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les autres êtres sont des êtres : ainsi, la quantité, la qualité, et les attributs analogues. Tous ces êtres, comme nous l’avons dit dans les livres précédents[1], contiennent implicitement la notion de la substance. Non-seulement l’être se prend dans le sens de substance, de qualité, de quantité, mais il y a encore l’être en puissance et l’être en acte, l’être relativement à l’action. Parlons donc de la puissance et de l’acte. Et d’abord, quant à la puissance, remarquons que celle qui mérite surtout ce nom, n’est pas l’objet unique de notre étude présente ; la puissance, de même que l’acte s’applique à d’autres êtres que ceux qui sont susceptibles de mouvement. Nous parlerons de la puissance motrice dans ce que nous allons dire de l’actualité ; mais nous parlerons aussi des autres sortes de puissance.

La puissance et le pouvoir[2], nous l’avons déterminé ailleurs[3], se prennent sous plusieurs acceptions. Nous

  1. Ἐν τοῖς πρώτοις λόγοις.
  2. Ἡ δύναμις ϰαὶ τὸ δὺνασθαι.
  3. Liv. V, 12, t. I, p. 177 sqq. L’expression ἐν ἄλλοις, dont se sert Aristote pour désigner le livre cinquième, n’a rien qui doive nous étonner. On sait, et notre avant-dernière note prouverait au besoin combien vagues sont habituellement ses renvois. Ἐν ἄλλοις ne signifie pas : Dans un autre ouvrage, Dans un ouvrage différent de celui-ci, mais simplement : Ailleurs, dans un autre passage. Les commentateurs anciens, qui entendaient le grec aussi bien que nous, n’y ont pas vu autre chose. Plusieurs fois Aristote se sert de la même expression, au sujet du livre V, et toujours sans plus de conséquence. Or, c’est sur la signification présumée de ἐν ἄλλοις qu’on s’appuie uniquement, pour contester au περὶ τῶν ποσαχῶς la place qu’il occupe dans la Métaphysique. Il n’y a pas d’écrivain qui ne soit exposé à se servir de ces expressions : Comme