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leur unité ? car il y a une cause à l’unité de ce qui a plusieurs parties dont la réunion n’est point une sorte de monceau, de tout ce dont l’ensemble est quelque chose indépendamment des parties.

La cause de l’unité des corps, c’est, pour les uns, le contact, pour les autres, la viscosimètre, ou quelque modification du même genre[1]. Quant à la définition, elle est un discours un, non point à la manière de l’Iliade, par l’enchaînement, mais par l’unité de l’être défini. Qu’est-ce donc qui fait l’unité de l’homme, et pourquoi est-il un, et non multiple, animal et bipède par exemple, surtout s’il y a, comme le prétendent quelques-uns, un animal en soi, et un bipède en soi ? Pourquoi, en effet, l’homme en soi ne serait-il pas l’un et l’autre, les hommes existant par leur participation, non pas avec un seul être, l’homme en soi, mais avec deux êtres en soi, l’animal et le bipède ? Dans l’hypothèse dont nous parlons[2], l’homme ne peut absolument pas être un, il est plusieurs, animal et bipède. On voit donc qu’avec cette manière de définir les choses et de traiter la question, il est impossible de montrer la cause et de résoudre la difficulté. Mais s’il y a, comme c’est notre opinion, d’un côté la matière, de l’autre la forme, d’un côté l’être en puissance, de l’autre l’être en acte, nous avons, ce semble, la solution cherchée.

Donnât-on même le nom de vêtement au cylindre d’airain, la difficulté n’offrirait pas plus d’embarras.

  1. Voyez liv. V, 6, t. I, p. 160 sqq.
  2. Dans la théorie des idées.