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définition) ; il y a donc, sous ce rapport, analogie entre le nombre et la définition. De même encore que si l’on retranche quelqu’une des parties qui constituent le nombre, ou si l’on y ajoute, on n’a plus le même nombre, mais un nombre différent, quelque petite que soit la partie retranchée ou ajoutée ; de même la forme substantielle ne reste pas la même, si l’on en retranche ou si l’on y ajoute quelque chose.

Ensuite, il faut qu’il y ait dans le nombre quelque chose qui constitue son unité ; et ceux qui le composent de monades ne peuvent pas nous dire en quoi consiste cette unité, s’il est un. Car, ou bien le nombre n’est pas un, mais ressemble à un monceau, ou, s’il est un, il faut qu’on nous dise ce qui constitue l’unité de la pluralité[1]. De même aussi la définition est une ; mais ils ne peuvent pas l’établir davantage, et cela est tout naturel : elle est une par la même raison que le nombre ; non pas, comme le disent quelques-uns, en tant que monade ou point, mais parce que chaque essence est un acte[2], une nature particulière. Et de même que le nombre, s’il reste le même, n’est pas susceptible de plus ou de moins, de même aussi la substance formelle ; toutefois, unie à la matière elle en est susceptible.

Que ceci nous suffise au sujet de la production et de la destruction des substances. Nous avons suffisamment établi dans quel sens on peut dire qu’il y a, ou qu’il n’y a pas possibilité de production, et quelle est l’analogie de la définition et du nombre.

  1. Voyez plus bas, ch. 6, à la fin de ce livre.
  2. Ἐντελεχεία.