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stance, parce qu’il désigne la manière d’être et non l’existence déterminée, et qu’aucune substance ne peut être composée de substances en acte, alors toute substance doit être simple. Il ne doit donc y avoir de définition d’aucune substance. Pourtant tout le monde pense, et nous avons dit plus haut que la substance seule, ou du moins qu’elle surtout, a une définition. Et voilà qu’elle-même n’en a pas. N’y aurait-il donc définition de rien absolument ? Ou bien y aurait-il définition dans un certain sens, et dans un autre, non ? C’est un point qui s’éclaircira par la suite.


XIV.


On voit assez les conséquences de ce qui précède, pour le système de ceux qui admettent les idées comme substances, et comme ayant une existence indépendante, et qui, en même temps, constituent l’idée avec le genre et les différences. Si dans l’homme, si dans le cheval il y a les idées et l’animal, ou l’animal et les idées sont une seule et même chose, numériquement, ou bien ils différent. Or, il est évident qu’il y a unité de notion : pour définir l’un et l’autre terme il faudrait énumérer les mêmes caractères. Si donc il y a un homme en soi ayant une existence déterminée et indépendante, nécessairement alors, ce qui le constitue, l’animal et le bipède ont, eux aussi, une