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séquent ; sans des parties organisées d’une certaine façon déterminée. Ce n’est pas la main absolument parlant qui est une partie de l’homme, mais la main capable d’accomplir l’œuvre, la main animée : inanimée, elle n’est pas une partie de l’homme.

Mais pourquoi, chez les êtres mathématiques, les définitions n’entrent-elles pas comme parties dans les définitions ? Pourquoi, par exemple, ne définit-on pas le cercle par les demi-cercles ? Les demi-cercles ne sont pas, dira-t-on, des objets sensibles. Mais qu’importe ! il peut y avoir une matière même dans des êtres non-sensibles ; tout ce qui n’est pas l’essence pure, la forme proprement dite, tout ce qui a une existence réelle, a une matière. Le cercle qui est l’essence de tous les cercles ne saurait en avoir une ; mais les cercles particuliers doivent avoir des parties matérielles, comme nous l’avons dit plus haut ; car il y a deux sortes de matière, l’une sensible, l’autre intelligible.

Il est évident d’ailleurs que la substance première, dans l’animal, c’est l’âme, et que le corps est la matière. L’homme ou l’animal en général, c’est l’union de l’âme et du corps : mais Socrate, mais Coriscus est, par la présence de l’âme, un animal double ; car son nom désigne tantôt une âme, tantôt l’ensemble d’une âme et d’un corps. Toutefois si l’on dit simplement : l’âme de cet homme, le corps de cet homme, ce que nous avons dit de l’homme au point de vue général, s’applique alors à l’individu.

Existe-t-il quelque autre substance en dehors de la matière de ces êtres, et faut-il que nous cherchions