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XI.

C’est une véritable difficulté de déterminer quelles parties appartiennent à la forme et quelles parties appartiennent non à la forme, mais à l’ensemble de la forme et de la matière ; et pourtant si ce point n’est pas éclairci, il n’est pas possible de définir les individus. Ce qui entre dans la définition, c’est l’universel et la forme : si donc on ne voit pas quelles parties sont, ou ne sont pas matérielles, on ne verra pas non plus quelle doit être la définition de l’objet. Dans les cas où la forme s’applique à des choses d’espèces différentes, par exemple le cercle, lequel peut être en airain, en pierre, en bois, dans tous ces cas la distinction paraît facile : ni l’airain ni la pierre ne font partie de l’essence du cercle, puisque le cercle a une existence indépendante de la leur. Mais qui empêche qu’il en soit de même dans tous les cas où cette indépendance ne frappe pas les yeux ? Tous les cercles visibles fussent-ils d’airain, l’airain n’en serait pas davantage pour cela une partie de la forme. Toutefois il est difficile à la pensée d’opérer cette séparation. Ainsi, ce qui constitue à nos yeux la forme, ce sont les chairs, les os, et les parties analogues. Seraient-ce donc là des parties de la forme, et qui entrent dans la définition, ou bien n’est-ce pas là plutôt la matière ? Mais la forme humaine ne s’applique jamais à d’autres choses que celles dont nous