syllabe entre celle de ses éléments. C’est que les éléments du discours sont parties de la forme, et non point matière. Les segments du cercle au contraire sont parties du cercle à titre de matière ; c’est en eux que se réalise la forme. Cependant ces segments ont plus de rapport avec la forme, que l’airain, dans le cas où la forme circulaire se réalise dans l’airain.
Les éléments de la syllabe eux-mêmes n’entreront pas toujours dans la notion de la syllabe ; les lettres formées sur la cire, les articulations qui frappent l’air, toutes ces choses sont des parties de la syllabe, à titre de matière sensible[1]. Parce que la ligne n’existe plus si on la divise en deux parties, parce que l’homme périt, que l’on divise en os, en nerfs, en chair, il ne faut point dire néanmoins que ce sont là des parties de l’essence ; ce sont des parties de la matière. Ce sont bien des parties de l’être réalisé, mais ce ne sont pas des parties de la forme, en un mot de ce qui entre dans la définition. Les parties, sous ce point de vue, n’entrent donc point dans la notion. Dans certains cas donc la définition des parties entrera dans la définition du tout ; dans d’autres elle n’y entrera point, quand, par exemple, il n’y aura pas définition de l’être réalisé. C’est pour cela que certaines choses ont pour principes les éléments dans lesquels elles se résolvent, les autres non. Tous les objets composés qui ont forme et matière, le camus, le cercle d’airain, se résolvent dans
- ↑ Voyez dans le De Anima, II, 8, Bekker, p. 419 sqq., la théorie de l’expression de la pensée par la parole.