plicius, l’ouvrage de Callippe était déjà perdu, puisque Simplicius attribue cette perte à l’ignorance où l’on était alors des motifs pour lesquels Callippe avait proposé cette addition ; mais peut-être, en se plaignant de l’obscurité qui régnait sur ce point-là, montre-t-il que le reste du système était mieux connu. Cependant d’autres motifs et plus directs nous ont décidé pour l’opinion de Philopon ; 1o Le texte lui-même. Il faut bien qu’il s’agisse de deux sphères pour le soleil et de deux sphères pour la lune ; car autrement que signifierait cette opposition entre le soleil et la lune et les autres planètes ; τοῖς δὲ λοιποῖς τῶν πλανητῶν ἑκάστῳ μίαν ? Cela veut dire évidemment que les autres planètes n’ont qu’une sphère, tandis que le soleil et la lune en ont chacun deux. 2o Aristote termine ce chapitre par une énumération des diverses sphères, et il pose d’abord huit sphères régulières d’une part et vingt-cinq de l’autre. Il est évident que les huit sphères appartiennent à deux astres, et les vingt-cinq autres à cinq astres. Mais quels sont ces deux astres qui n’ont que huit sphères ? C’est le soleil et la lune, suivant Alexandre d’Aphrodisée, Simplicius et saint Thomas ; c’est Jupiter et Saturne suivant Philopon. Or, ce ne peut être le soleil et la lune ; car alors quelles seraient les cinq autres planètes ayant chacune cinq sphères ? Suivant Eudoxe, Jupiter, Saturne, Mars, Mercure et Vénus ont chacun quatre sphères ; Callipe s’accorde avec Eudoxe, comme le dit expressément le texte, pour Jupiter et pour Saturne ; c’est-à-dire qu’il leur laisse à chacun quatre sphères seulement ; et il ajoute une sphère à Mars, à Mercure et à Vénus, ce qui fait cinq sphères à chacun, en tout quinze sphères ; il reste le soleil et la lune pour compléter le nombre vingt-cinq que donne le texte. Il faut donc qu’ils aient chacun cinq sphères comme le veut Philopon, et non pas quatre comme le veulent Alexandre et Simplicius ; car quinze sphères d’une part et huit de l’autre ne donnent que vingt-trois, tandis que les résultats du calcul de Philopon s’accordent avec ceux d’Aristote. 3o Aristote confirme encore l’opinion de Philopon d’une autre manière, lorsqu’il vient à énumérer les sphères mues en sens inverse.
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