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ἀπεδίδου (Scil. ὁ Κάλλιππος), τῷ δ’ ἡλίου καὶ τῇ σελήνης δύο ᾤετο ἔτι προσθετέας εἶναι σφαίρας, τὰ φαινόμενα εἰ μέλλει τις ἀποδώσειν, τοῖς δὲ λοιποῖς τῶν πλανήτων ἑκάστῳ μίαν.

Devons-nous entendre par là, dit M. Cousin, dans sa note sur ce passage De la Métaph., pag. 207, sqq., que Callippe ajoutait deux sphères au soleil et à la lune, ou seulement deux sphères pour le soleil et la lune, c’est-à-dire une à chacun ? Alexandre d’Aphrodisée est pour ce dernier sentiment : « quod dicit Aristoteles (soli autem atque lunæ duas insuper sphæras addendas esse censebat) perinde est ac si diceret, utrique singulas : nam cum Eudoxus soli et lunœ sphaeras sex esse dixisset, Callippus vero octo, haud dubie illis singulas adjiciebat. » Simplicius[1] pense de même qu’Alexandre d’Aphrodisée : « Soli autem et lunæ putavit duas sphæras esse apponendas… ut sint quatuor. » Saint Thomas adopte cette opinion en la rapportant à Simplicius. Mais Philopon pense différemment : « Callippus autem soli duas alias adjiciebat, et lunæ duas alias, ut uterque quinque haberet. » Il semblerait que Philopon insiste à dessein sur cette phrase pour montrer qu’il se sépare de l’opinion d’Alexandre d’Aphrodisée. Cependant, outre l’autorité de Simplicius, cette opinion a pour elle plusieurs considérations importantes : 1° Alexandre d’Aphrodisée se livre à plusieurs conjectures sur l’erreur de chiffres qu’il signale dans le texte, et il cite des hypothèses déjà proposées sur ce sujet : n’aurait-il pas plutôt recouru à l’explication que Philopon adopta dans la suite et qui se présente si naturellement à l’esprit, s’il avait cru y trouver quelque probabilité ? 2° Alexandre d’Aphrodisée et Simplicius, mais le premier surtout, affirment que Callippe ne donnait que quatre sphères au soleil, et ils l’affirment de manière à faire penser que son système leur était connu par une autre voie. Il est vrai que du temps de Sim-

  1. Dans son commentaire sur le De Cælo, Simplicius cite et développe, à propos du chap. 7 du liv. II, le passage qui nous occupe.