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venir de devenir, contient une contradiction : à raison de la première γένεσις, l’être n’existe pas, puisque ce qui devient c’est non pas quelque chose de déterminé, mais une γένεσις ; et à raison de la deuxième γένεσις ; il existe, puisqu’il devient quelque chose. Pourquoi donc, ajoute naturellement Aristote, s’il existait déjà n’existait-il point encore ? Quant à la leçon de Brandis et de Bekker, nous n’avons pas pu parvenir à en saisir nettement le sens : ils lisent : εἰ δὴ καὶ τοῦτ’, ἐγίγνετό ποτε, ὥστε οὐκ ἦν πω τότε γιγνόμενον. Argyropule a suivi encore une autre leçon, ou plutôt il aura traduit fort librement ce passage obscur : Quare nullum erat fiens simpliciter, sed aliquid fiens, atque jam fiens, et hoc aliquando fiebat, quare nuridum erat tunc fiens.

Page 198. L’enseignement ne saurait avoir pour but l’enseignement : il n’y a donc pas de production de production.

Οὐ γὰρ ἔσται μάθησις ἡ τῆς μαθήσεως γένεσις : mot à mot, la production de l’enseignement n’est pas un enseignement. L’enseignement, en effet, a pour but la connaissance de la chose enseignée et non point l’enseignement. Les anciens éditeurs donnent simplement οὐ γὰρ ἔσται μάθησις μαθήσεως, ce qui s’entend également bien, et dans le même sens. C’est la leçon suivie par le vieux traducteur et par Bessarion ; Argyropule a suivi l’autre leçon : Non enim generatio perceptionis erit perceptio ; quare neque generationis erit generatio.