donnent la version de la phrase complète, telle que nous la retrouvons dans Brandis et Bekker.
Page 195. Quelquefois c’est une expression affirmative qui désigne la privation, comme dans ces exemples : nu, édenté, noir. BEKKER, p. 1068 ; BRANDIS, p. 236 : καὶ δηλοῦται καταφάσει, οἷον τὸ γυμνὸν καὶ νωδὸν καὶ τὸ μέλαν.
Un manuscrit de Bekker, le ms. A, donne λευκόν au lieu de νωδόν, et c’est la leçon qu’a suivie Argyropule dans sa traduction : atque nudum et album ac nigrum affirmatione significantur. On ne peut expliquer la présence de ce mot que par la relation des termes blanc et noir ; celui-ci aura pu à la rigueur attirer celui-là, bien qu’il ne réponde pas au dessein d’Aristote. Nous avons préféré toutefois la leçon de tous les éditeurs et du vieux traducteur, qui a lu évidemment νωδόν, la leçon suivie par Bessarion, lequel traduit comme s’il y avait τυφλόν : velut nudum et cœcum et nigrum ; le mot τυφλόν est dans le même cas que νωδόν, c’est la privation exprimée sans négation.
Page 197. Or, cela même qui devenait, absolument parlant, devenait aussi dans une certaine circonstance, devenait quelque chose ; pourquoi donc n’existait-il point encore ?
C’est la leçon des anciens éditeurs que nous avons suivie dans ce passage, ou plutôt le texte indiqué par Bessarion. Les premiers ont lu : εἰ δὴ καὶ τοῦτο ἐγίγνετό ποτε, διὰ τί οὐκ ἦν πω τότε γιγνόμενον ; Aristote vient de dire précédemment que, pour qu’un être soit réellement, il faut ou qu’il devienne ou que déjà il soit devenu quelque chose, qu’il prenne ou qu’il ait pris une forme déterminée. Il suit de là que la supposition faite précédemment, à savoir d’une γένεσις γενέσεως, d’un de-