sinon rationnellement. Et pour la double mesure des quantités, il fait observer seulement qu’on ne peut connaître une quantité inconnue qu’au moyen de deux quantités connues. Vοy. fol. 126, b. Mais Alexandre d’Aphrodisée, Schol. p. 787, et Philopon, fol. 40, b, s’expriment autrement : αἱ μὴ κατὰ τὴν ἀκοήν ne signifie pas, selon eux, que ni l’un ni l’autre de ces demi-tons ne soit point perceptible pour l’ouïe, mais seulement qu’ils ne sont pas également perceptibles. Alexandre transcrit même ἀλλ’ οὐχὶ κ. τ. α. « Il y a deux sortes de mesure, dit-il ensuite, la notion de la mesure et la mesure elle-même, par exemple la notion de la coudée, notion qui réside dans notre âme, et la coudée de bois. De même le demi-ton est double ; il y a la notion et l’essence du demi-ton, et le demi-ton qui est perçu par les oreilles, etc. »
Page 139. À moins donc qu’il ne s’agisse d’un continu indéterminé, le peu sera une pluralité…
Nous avons suivi la leçon vulgaire ἐν συνεχεῖ ἀορίστῳ, rejetée par Brandis, p. 204 ; et Bekker, pag. 1056. Les nouveaux éditeurs lisent εὐορίστῳ au lieu de ἀορίστῳ. La correction est appuyée de l’autorité des traducteurs latins, qui semblent tous avoir eu le mot εὐορίστῳ sous les yeux. Alexandre d’Aphrodisée, Schol. p. 791, Sepulv. p. 260, donne et explique les mots ἐν συνεχεῖ ἀορίστῳ ; Philopon de même : nisi quid differat in continue indeterminato. fol. 43, a. Aristote nous apprend, dans le de Generatione II, 2, Bekker, p. 229-30, ce qu’il entend par un continu indéterminé. C’est l’eau, c’est l’air, c’est toute sorte de liquide ou de fluide, tout ce qui n’a pas par soi-même de figure, tout ce qui n’a d’autre forme que celle du contenant. Ἀορίστῳ, du reste, entraîne l’idée d’εὐορίστῳ, comme le font entendre Alexandre et Philopon : Interminabilia enim proprio termina, bene vero terminabilia, aliena, dit ce dernier, transcrivant les propres paroles d’Alexandre. Par la même raison, εὐορίστῳ supposerait l’idée d’ἀορίστῳ. Il n’y