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mes choses avec deux matières différentes, il faut évidemment que, dans ce cas, l’art, le principe moteur, soit le même ; car si la matière et le moteur diffèrent en même temps, le produit aussi sera différent. BEKKER, p. 1044 : εἰ δ’ ἄρα τὸ αὐτὸ ἐνδέχεται ἐξ ἄλλης ὕλης ποιῆσαι, δῆλον ὅτι ἡ τέχνη καὶ ἡ ἀρχὴ ἡ ὡς κινοῦσα ἡ αὐτή· εἰ γὰρ καὶ ἡ ὕλη ἑτέρα καὶ τὸ κινοῦν, καὶ τὸ γεγονός.

Brandis, p. 171, ponctue différemment ; il lit : εἰ γὰρ καὶ ἡ ὕλη ἑτέρα, καὶ τὸ κινοῦν κ. τ. γ. C’est là l’ancienne leçon, sauf le καὶ après εἰ γάρ devant ὕλη, lequel ne fait que rendre plus sensible le défaut de la ponctuation de Brandis. Il est évident que de ce que la matière serait différente il ne s’ensuivrait pas nécessairement qu’il y eût différence entre les moteurs et les produits. Voilà un bloc de marbre et un tronc de bois, la matière n’est pas la même ; or, la même cause motrice, le statuaire, peut en tirer le même produit, une statue. Mais il ne faut voir dans l’ancienne ponctuation qu’une inadvertance première, qui, consacrée comme fait, aura passé successivement des mains d’un éditeur dans celles d’un autre, et trompé un instant la vigilance de Brandis. Nous n’avons pas besoin de dire que les traducteurs n’ont pas manqué de suivre le sens indiqué par la plus simple réflexion.

Page 82. … chacune d’elles est par elle-même un être et une unité, et non point à ce titre que l’être et l’unité soient un genre commun, ni qu’ils aient une existence indépendante des êtres particuliers. BEKKER, p. 1045 ; BRANDIS, p. 174 : εὐθὺς γὰρ ἕκαστόν ἐστιν ὄν τι, οὐχ ὡς ἐν γένει τῷ ὄντι καὶ τῷ ἑνί, οὐδ’ ὡς χωριστῶν ὄντων παρὰ τὰ καθ’ ἕκαστα.

Les anciens éditeurs lisent ἐν γενέσει pour ἐν γένει. Mais Bekker n’a pas trouvé cette leçon dans les manuscrits ; aucun