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La différence entre cette leçon et celle des anciens éditeurs est insignifiante : nous avons μὴ κατ’ ἀλλήλως, ils donnent μὴ κατ’ ἀλλήλων. Alexandre d’Aphrodisée nous laisse le choix : γρ. ἐν τοῖς μή κατ’ ἀλλήλως, καὶ ἔτι ἐν τοῖς μὴ κατ’ ἀλλήλων. Cod. reg., Schol., p. 771. Toutefois nous préférerions la leçon ἐν τοῖς μὴ κετ’ ἄλλων, des mss. E, S, T, de Bekker ; car il y a dans le mot ἀλλήλων une idée de réciprocité, dont il faut ici faire complète abstraction. Il serait absurde de faire dire à Aristote que l’individu est à l’espèce, comme l’espèce est à l’individu. En tout état de cause nous avons dû traduire comme nous avons fait, comme avaient fait deux traducteurs latins avant nous : quæ non de aliis dicuntur, sont les termes dont le vieux traducteur et Bessarion se sont servis. Nous ne parlerons pas d’Argyropule, qui emploie une expression vague et insignifiante : quæ non accommodate dicuntur. Quant à la leçon ἐν τοῖς κατ’ ἄλλων sans négation, qu’indique encore Alexandre, le commentaire qu’il ajoute pour la rendre supportable nous semble si peu naturel, que nous n’hésitons pas à croire que cette prétendue leçon n’était qu’un effet de la négligence des copistes, qui auraient laissé disparaître la négation indispensable : Ὅταν μὴ καλῶς κατηγορηθῇ, λανθάνει ὅτι τὸ αἴτεον ζητεῖσαι, dit Alexandre, Schol., p. 771 ; Sepulv., p. 219. On ne voit pas ce qui pourrait motiver cet ὅταν μὴ καλῶς.