pris au sens philosophique ; Argyropule lui-même est réduit au mot insignifiant de Bessarion. Il traduit comme ce dernier, et comme le vieux traducteur avant eux : hœc est enim materies, in qua fit. Disons aussi que ἀφ' ἧς, ici, diffère en réalité fort peu, ou même ne diffère pas, pour le sens, de ἐφ' ἧς. Il est vrai, au même titre, que le statuaire pétrit l’argile et lui imprime telle ou telle forme, réalise en elle ou sur elle la conception de son esprit, et que de la matière indéterminée, de cet argile, qui n’était que de l’argile, il tire quelque chose de plus, l’être réalisé, la forme unie à la matière, la statue. On dit, même dans le langage vulgaire : Tirer la statue du bloc. Les anciens éditeurs sont donc, sous ce rapport, en droit de préférer ἀφ' ἧς, comme les nouveaux ont préféré l’autre expression.
Page 46, 47. Par conséquent on ne doit pas dire : Entre les animaux qui ont des pieds, les uns ont des plumes, les autres n’en ont pas, quoique cette proposition soit vraie ; on n’en usera de la sorte que dans l’impossibilité de diviser la différence. Brandis, p. 154 : ὥστ' οὐ λεκτέον τοῦ ὑπόποδος τὸ μὲν πτερωτὸν τὸ δὲ ἄπτερον, κἄνπερ λέγῃ καλῶς· ἀλλὰ διὰ τὸ ἀδυνατεῖν ποιήσει τοῦτο.
Au lieu de κἄνπερ λέγῃ, Bekker donne, p. 1038, ἐάνπερ, et un de ses manuscrits, le manuscrit S, ἐὰν λέγηται. La leçon de Brandis était celle des anciens éditeurs ; la leçon de Bekker est celle que les traducteurs latins, excepté Argyropule, ont trouvée dans leurs manuscrits. Alexandre d’Aphrodisée semble indiquer cette dernière leçon. Schol., p 763 ; Sepulv., p. 209. Mais il faut alors entendre par le mot ἐάνπερ λέγῆ (ou λέγηται, ou même λέγῃ τις), si l’on veut être dans le vrai, parler rationnellement, et non pas, comme le vieux traducteur : Siquidem bene dicit, ce qui est faux ; ni même comme Bessarion : Si bene dicatur, ce qui ne veut rien dire ; il faut en un mot, comme l’a fait Alexandre, ubi supra, paraphraser