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gés les éditeurs ; διὸ ἡμιόνος ne vient qu’après μὴ πήρωρα ἦ « … et id a quo est semen, univocum est quodammodo, nisi ipsum ortum sit lœsum (sic). Quocirca non ex mulo nascitur mulus. Non enim ita omnia sunt flagitanda,…. » C’est Alexandre d’Aphrodisée qui indique cette correction : τὴν δὲ λέξιν ὑπερβατῶς ἀναγνωστέον οὑτωσίν· ἔστι γὰρ τὸ ἑξῆς « καὶ ὐφ’ οὗ σπέρμα ἐστί πως ὁμώμυνον, ἐὰν μὴ πήρωρα ᾖ· » « διὸ ἡμ. οὐκ ἐξ ἡμ.. » εἶτα « οὐ γὰρ πάντα οὕτω δεῖ ζητεῖν, ὡς ἐξ ἀνθρώπου ἄνθρωπος ἄνθρωπος· κ. γ. γ. ἐ. ἀ. » Schol., p. 754. Voyez aussi Sepulv., p. 199. On peut, comme on voit, défendre cette interversion. Mais le sens n’y gagne pas beaucoup, ou, pour mieux dire, n’y gagne rien ; et comme Alexandre ne dit pas que ce soit là la leçon des manuscrits de son temps, et que c’est probablement une de ses conjectures, ainsi que semble l’indiquer le mot ἴσως dont il se sert une ligne plus haut, il vaut mieux s’en tenir à la leçon des anciens et des nouveaux éditeurs, unanimes sur ce point.

Page 33. Ainsi la chair n’est pas une partie du retroussé ; elle est la matière sur laquelle s’opère la production. BEKKER, p. 1035 ; BRANDIS, p. 146 : … οἷον τῆς μὲν κοιλότητος οὐκ ἔστι μέρος ἡ σάρξ (αὕτη γὰρ ἡ ὕλη ἐφ’ ἧς γίγνεται), τῆς δὲ σιμότητος μέρος.

Les anciens éditeurs lisent : ἀφ’ ἧς γίγνεται. Bekker n’a trouvé cette leçon que dans un seul de ses manuscrits. Du Val repousse vivement l’autre leçon, que Bessarion avait suivie : « Bessario aliam lectionem sequitur et locum planum mirifice obscurat. » C’est-là de la sévérité hors de propos ; c’est le système de traduction qu’il fallait critiquer, et non pas le choix d’une leçon particulière. Bessarion traduit, avec ἐφ’ ἧς, hœc enim materia, in qua fit, ce qui ne s’entend guère, il est vrai ; mais avec ἀφ’ ἦς, il eût traduit ex qua fit, ce qui ne s’entendrait pas davantage. Cette merveilleuse obscurité dont parle ici Du Val, est le caractère distinctif de la version qu’il a préférée. Du reste, il faut l’avouer aussi, il n’y a pas dans la langue latine de mot correspondant réellement à γίγνομαι