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cessité, car on ne peut pas le supposer sous-entendu. Aristote a bien dit quelque part, que τὸ σιμόν et ῥὶς σιμὴ étaient deux expressions synonymes, mais dans le langage vulgaire, et non pas eu égard à l’essence de la chose. Il prouve maintenant que, philosophiquement, on ne doit pas dire ῥὶς σιμή. Et, en effet, à le prendre à la rigueur, il y a pléonasme dans l’expression ; bavardage inutile, comme dit Asclépius dans son commentaire : καὶ διαπλασιάζομεν τὴν ῥῖνα, ὅπερ ἐστὶν ἀδολεσχία. Voyez Schol., p. 746. Par conséquent il faut lire : ἡ γὰρ ῥὶς ἡ σιμὴ, ῥὶς ῥὶς κοίλη ἔσται.

Page 17. S’il y avait identité, il y aurait identité aussi entre la forme substantielle d’homme et la forme substantielle d’homme blanc. BEKKER, p. 1031 ; BRANDIS, p. 136 : Εἰ γὰρ τὸ αὐτὸ, καὶ τὸ ἀνθρώπῳ εἶναι καὶ τὸ λευκῷ ἀνθρώπῳ τὸ αὐτό.

Les anciens éditeurs ont lu : Εἰ γὰρ τὸ αὐτὸ ἀνθρώπῳ εἶναι, καὶ λευκῷ ἀνθρὼπῷ τὸ αὐτό. Même en admettant la suppression de καὶ après εἰ γὰρ τὸ αὐτό, il faudrait encore donner à cette phrase une autre ponctuation, pour lui faire signifier quelque chose de raisonnable. La virgule doit se trouver après εἰ γὰρ τὸ αὐτό, et non pas après ἀνθρώπῳ εἶναι, à moins qu’on ne sous-entende dans le premier membre καὶ λευκῷ ἀνθρώπῳ, et dans le second, καὶ ἀνθρώπῳ εἶναι  : auquel cas le sens serait le même qu’avec la leçon des nouveaux éditeurs ; mais il faut avouer que cette double ellipse n’est pas fort naturelle. C’est pourtant la nécessité où l’on en est réduit pour comprendre ces paroles de Bessarion : Si enim ipsi homini esse, et albo homini idem, et celles-ci du vieux traducteur, bien qu’au lieu de ipsi homini, qui semble supposer αὐτοἀνθρώπῷ en un seul mot, il traduise : Si enim idem homini esse. Argyropule est tout aussi inintelligible, si l’on n’aide pas un peu à la lettre : Nam, si eadem sint hominis esse, et hominis albi esse, idem erit profecto. Il faudrait, pour être exact, traduire : Nam, si eadem sint, et hominis esse