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les mélanges consistent en une addition de nombres différents, et non en une multiplication de nombres entre eux : c’est trois qu’on ajoute à deux, ce n’est pas deux qu’on multiplie par trois. Dans les multiplications, les objets doivent appartenir au même genre : il faut que la classe des êtres qui sont le produit des facteurs un, deux et trois, ait un pour mesure ; que ceux-là soient mesurés par quatre, qui proviennent des facteurs quatre, cinq et six. Il faut donc que tous les êtres qui entrent dans la multiplication aient une commune mesure. Dans la supposition, le nombre du feu pourrait donc être le produit des facteurs deux, cinq, trois et six, et celui de l’eau le produit de trois multiplié par deux.

Ajoutons que si tout participe nécessairement du nombre, il est nécessaire que beaucoup d’êtres deviennent identiques, et que le même nombre serve à la fois à plusieurs êtres. Les nombres peuvent-ils donc être des causes ? Est-ce le nombre qui détermine l’existence de l’objet, ou bien plutôt la cause est-elle voilée à nos regards ? Le soleil a un certain nombre de mouvements, la lune aussi ; et, comme eux, la vie et le développement de chaque animal. Qui empêche donc que, parmi ces nombres, il y en ait de carrés, de cubes, d’autres qui soient égaux ou doubles ? Il n’y a nul obstacle. Il faut alors que les êtres, de toute nécessité, soient tous marqués de quelques-uns de ces caractères, si tout participe du nombre ; et, des êtres différents seront susceptibles de tomber sous le même nombre. Et si le même nombre se trouve commun à plusieurs êtres, ces êtres, qui ont la même espèce de