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ritable qu’entraîné la doctrine de ceux qui prétendent, comme l’ont fait quelques philosophes, que l’unité est principe. La difficulté vient, non pas de ce que l’on dit que le bien se trouve joint au principe, mais de ce que l’on admet l’unité comme principe, en tant qu’élément, et qu’on fait venir le nombre de l’unité. Les anciens poètes semblent partager cet avis ; en effet, ce qui règne, ce qui commande, suivant eux, ce ne sont pas les premiers êtres ; ce n’est pas la Nuit, ni le Ciel, ni le Chaos, ni l’Océan, mais Jupiter. Il leur arrive quelquefois pourtant de changer les chefs du monde, et de dire que la Nuit, l’Océan, sont le principe des choses. Ceux mêmes d’entre eux qui ont mêlé la philosophie et la poésie, et qui n’enveloppent, pas toujours leur pensée sous le voile des fables, par exemple Phérécyde[1], les Mages et quelques autres, disent que le bien suprême est le principe producteur de tous les êtres. Les sages qui vinrent ensuite, Empédocle, Anaxagore, prétendirent, l’un que c’est l’amitié, l’autre que c’est l’intelligence qui est le principe des êtres.

  1. Phérécyde passe pour avoir été le maître de Pythagore.