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des esclaves lorsqu’ils parlent sans réflexion. Les éléments eux-mêmes, le grand elle petit, semblent se récrier contre un système qui leur fait violence[1] ; car ils ne peuvent pas produire d’autre nombre que le nombre deux. Ensuite il est absurde que des êtres éternels aient eu un commencement, ou plutôt c’est une impossibilité. Or, pour ce qui regarde les Pythagoriciens, admettent-ils ou non la production du nombre ? cela ne fait pas question. Ils disent évidemment que l’unité préexistait, soit qu’elle vînt des plans, de la couleur, d’une semence, ou de quelqu’un des autres éléments qu’ils reconnaissent ; que cette unité fut aussitôt entraînée vers l’infini[2] et qu’alors l’infini fut borné par une limite. Mais comme ils veulent expliquer le monde et la nature, ils ont dû traiter principalement de la nature, et s’écarter ainsi de l’ordre de nos présentes recherches ; car ce que nous cherchons, ce sont les principes des êtres immuables. Voyons donc comment se produisent, suivant eux, les nombres qui sont les principes des choses.

  1. Βοᾶν ἑλκόμενα.
  2. Principium enim formata dicentes unum, materialem (materiale ?) autem numerum, quem infinitiun vocabant ob aequalem eorum in infinitum augmentum, etc. Philopon, fol. 65, a.