sance, d’où dérivent tous les êtres. Notre adversaire lui-même[1] s’est adressé cette question : Qu’est-ce, en puissance, que l’être et l’essence ? mais non pas l’être en soi, parce qu’il ne parlait que d’un être relatif, comme qui dirait la qualité, laquelle n’est ni l’unité ni l’être en puissance, ni la négation de l’unité ou de l’être, mais un des êtres. Le principe l’eût frappé bien davantage encore, si, comme nous l’avons dit, il eût agité la question : Comment y a-t-il pluralité d’êtres ? s’il l’eût agitée, non pas pour une seule et même classe d’êtres, non pas en se demandant : Comment y a-t-il plusieurs essences, ou plusieurs qualités ? mais en se demandant : Comment y a-t-il pluralité d’êtres ? Parmi les êtres, en effet, les uns sont des essences, les autres des modifications, les autres des relations.
Pour certaines catégories, il y a une considération générale qui explique leur pluralité ; je parle de celles qui sont inséparables du sujet : c’est parce que le sujet devient, parce qu’il est plusieurs, qu’il y a plusieurs qualités, plusieurs quantités ; il faut, sous chaque genre, qu’il y ait toujours une matière, matière qu’il est impossible toutefois de séparer des essences. Pour les essences, au contraire, il faut une solution spéciale à cette question : Comment y a-t-il pluralité d’essences ? à moins qu’il n’y ait quelque chose qui constitue et l’essence et toute nature analogue à l’essence. Ou plutôt voici sous quelle forme se présente la difficulté : Comment y a-t-il plusieurs substances en acte, et non pas une seule ? Or, si l’essence et la quantité ne
- ↑ Ὁ ταῦτα λέγων, Platon.