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matérielle de la maison immatérielle ; car la médecine, l’art de bâtir, sont la forme de la santé et de la maison. Par essence immatérielle j’entends la forme pure.

Parmi les productions et les mouvements, les uns sont appelés pensées, les autres opérations : ceux qui proviennent de la cause productrice et de la forme sont les pensées ; ceux qui ont pour principe la dernière idée à laquelle arrive l’esprit sont des opérations. La même chose s’applique à chacun des états intermédiaires entre la pensée et la production.

Ainsi, pour qu’il y ait santé, il faut qu’il y ait équilibre ; mais qu’est-ce que l’équilibre ? C’est telle chose ; et cette chose aura lieu s’il y a chaleur. Qu’est-ce que la chaleur ? Telle chose. La chaleur existe en puissance ; et le médecin peut la réaliser. Ainsi, le principe producteur, la cause motrice de la santé, si elle est le fruit de l’art, c’est l’idée qui est dans l’esprit ; si le fruit du hasard, elle aura certainement pour principe la chose même au moyen de laquelle l’eût produite celui qui la produit par l’art. Le principe de la guérison, c’est probablement la chaleur ; et on produit la chaleur par la friction. Or, la chaleur produite dans le corps est un élément de la santé, ou bien elle est suivie d’une autre chose ou de plusieurs qui sont des éléments de la santé. La dernière chose à laquelle on arrive ainsi, est la cause efficiente ; elle est un élément de la santé, de la maison : telles sont les pierres ; et de même pour tout le reste.

Il est donc impossible, comme nous l’avons dit, que rien se produise, si rien ne préexiste ; il est évident qu’il faut de toute nécessité un élément pré-