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tion, l’élément l’est dans le temps. De quelle manière enfin l’unité est-elle donc principe ? L’angle droit, nous venons de le dire, est antérieur à l’aigu, et l’aigu semble antérieur au droit, et chacun d’eux est un. Dira-t-on que l’unité est principe sous ces deux points de vue. Mais cela est impossible : elle le serait d’un côté à titre de forme et d’essence ; de l’autre à titre de partie de matière. Il n’y a véritablement, dans la dyade, d’unités qu’en puissance. Si le nombre est, comme on le prétend, une unité et non un monceau, si chaque nombre est composé d’unités différentes, les deux unités n’y sont qu’en puissance et non en acte.

Voici la cause de l’erreur dans laquelle on tombe : on envisage tout à la fois la question, et sous le point de vue mathématique, et sous ce point de vue des notions universelles. Dans le premier cas on considère l’unité et le principe comme un point, car la monade est un point sans position : et alors les partisans de ce système composent, comme quelques autres, les êtres avec l’élément le plus petit. La monade est donc la matière des nombres, et ainsi elle est antérieure à la dyade ; mais sous un autre rapport elle est postérieure, la dyade étant considérée comme un tout, une unité, comme la forme même. Le point de vue de l’universel amena à regarder l’unité comme le principe général ; d’un autre côté on la considéra comme partie, comme élément : deux caractères qui ne sauraient se trouver à la fois dans l’unité. Si l’imité en soi doit seule être sans position, car ce qui la distingue uniquement, c’est qu’elle est principe, et la dyade est