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particulier n’est pas une substance. En effet, les idées sont nécessairement substances et non point attributs ; sans quoi elles participeraient de leur sujet.

Il résulte de ce qui précède, que chaque être ne fait qu’un avec sa forme substantielle, qu’il lui est essentiellement identique. Il en résulte également que connaître ce qu’est un être c’est connaître sa forme substantielle. Ainsi, il sort de la démonstration que ces deux choses ne sont réellement qu’une seule chose.

Quant à l’être accidentel, par exemple le musicien, le blanc, il n’est pas vrai de dire que l’être est identique à sa forme substantielle. L’être dans ce cas signifie deux choses : il y a le sujet de l’accident et l’accident lui-même ; de sorte que sous un point de vue, il y a identité entre l’être et la forme, sous l’autre, non. Il n’y a point identité entre la forme substantielle d’homme et la forme substantielle d’homme blanc ; mais il y a identité dans le sujet qui éprouve la modification.

On verra facilement l’absurdité de la séparation de l’être et de la forme substantielle, si l’on donne un nom à toute forme substantielle. En dehors de ce nom il y aura, dans le cas de la séparation, une autre forme substantielle : ainsi, il y aura une autre forme substantielle de cheval, en dehors de la forme substantielle du cheval. Et pourtant qui empêche donc de dire tout d’abord que quelques êtres ont immédiatement en eux leur forme substantielle, puisque la forme substantielle, c’est l’essence ? Non-seulement il y a identité entre ces deux choses, mais leur notion est la même, comme il résulte de ce qui pré-