bre total des sphères, des sphères à mouvement direct et des sphères à mouvement inverse, sera de cinquante-cinq. Mais si l’on n’ajoute pas au soleil et à lune les mouvements dont nous avons parlé, il n’y aura en tout que quarante-sept sphères.
Admettons que tel est le nombre des sphères. Il y aura alors un nombre égal d’essences et de principes immobiles et sensibles. C’est là ce qu’il est raisonnable de penser ; mais qu’il faille l’admettre nécessairement, c’est à d’autres plus habiles que je laisse le soin de le démontrer.
S’il n’est pas possible qu’il y ait aucun mouvement dont le but ne soit le mouvement d’un astre ; si d’ailleurs on doit croire que toute nature, toute essence non-susceptible de modifications et existant en soi et pour soi, est une cause finale excellente ; il ne peut y avoir d’autres natures que celles dont il s’agit, et le nombre que nous avons déterminé est nécessairement celui des essences. S’il y avait d’autres essences, elles produiraient des mouvements, car elles seraient causes finales de mouvement : or, il est impossible qu’il y ait d’autres mouvements que ceux que nous avons énumérés ; c’est une conséquence naturelle du nombre des êtres en mouvement. En effet, si tout moteur existe à cause de l’objet en mouvement, et que tout mouvement soit le mouvement d’un objet mu, il ne peut y avoir aucun mouvement qui n’ait pour fin que lui-même ou un autre mouvement ; les mouvements existent à cause des astres. Supposons qu’un mouvement ait un mouvement pour fin ; celui-ci alors aura pour fin une autre chose. Or, on ne saurait aller