Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ainsi les planètes sont certainement des essences ; et l’une est la première, l’autre la seconde ; dans le même ordre que celui qui règne entre les mouvements des astres. Mais quel est le nombre de ces mouvements, c’est ce que nous devons demander à celle des sciences mathématiques qui se rapproche le plus de la philosophie : je veux dire l’astronomie ; car l’objet de la science astronomique est une essence, sensible, il est vrai, mais éternelle ; tandis que les autres sciences mathématiques n’ont pour objet aucune essence réelle, témoin l’arithmétique et la géométrie.

Or, qu’il y ait un plus grand nombre de mouvements que d’êtres en mouvement, c’est ce qui est évident pour ceux-là même qui ont à peine effleuré ces matières. En effet, chacune des planètes a plus d’un mouvement ; mais quel est le nombre de ces mouvements ? C’est ce que nous allons dire. Pour éclaircir ce point, et pour qu’on se fasse une idée précise du nombre dont il s’agit, nous rapporterons d’abord les opinions de quelques mathématiciens, nous présenterons nos propres observations, nous interrogerons les systèmes ; et s’il y a quelques différence entre les opinions des hommes versés dans cette science et celles que nous avons adoptées, on devra tenir compte néanmoins des unes et des autres, et ne s’en rapporter qu’à celles qui soutiendront le mieux l’examen.

Eudoxe expliquait le mouvement du soleil et celui de la lune, en admettant trois sphères pour chacun de ces deux astres. La première était celle des étoiles fixes ; la seconde suivait le cercle qui passe par le mi-