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demment la cause de la diversité éternelle. C’est ainsi qu’ont lieu les mouvements. Qu’est-il donc besoin de chercher d’autres principes ?


VII.

Il est possible qu’il en soit ainsi : autrement il faudrait dire que tout provient de la nuit[1], de la confusion primitive[2], du non-être[3] ; ces difficultés peuvent donc être résolues. Il y a quelque chose qui se meut d’un mouvement continu, lequel mouvement est le mouvement circulaire. Ce n’est pas le raisonnement seul qui le prouve, mais le fait même. Il s’ensuit que le premier ciel doit être éternel[4]. Il y a donc aussi quelque chose qui meut éternellement ; et comme il n’y a que trois sortes d’êtres, ce qui est mu, ce qui meut, et le moyen terme entre ce qui est mu et ce qui meut, c’est un être qui meut sans être mu, être éternel, essence pure, et actualité pure.

Or, voici comment il meut. Le désirable et l’intelligible[5] meuvent sans être mus ; et le premier dési-

  1. Opinion des Théologiens.
  2. Opinion d’Anaxagore.
  3. Opinion des Atomistes.
  4. Voyez plus bas, chap, 8 de ce livre.
  5. Τὸ ὀρεκτὸν καὶ τὸ νοητόν.