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motrice différente aussi pour les différents êtres. Santé, maladie, corps : le moteur, c’est l’art du médecin ; forme déterminée, désordre, briques : le moteur, c’est l’art de l’architecte. Tels sont les principes compris sous le terme général de principe. D’ailleurs, puisque pour les hommes, produits de la nature, le moteur est un homme, tandis que pour les êtres qui sont les produits de l’art, le moteur est la forme ou le contraire de la forme[1], d’une manière il y a trois causes, de l’autre quatre ; car l’art du médecin est en quelque façon la santé ; celui de l’architecte, la forme de la maison, et c’est un homme qui engendre un homme. Enfin, en dehors de ces principes, il y a le premier de tous les êtres, le moteur de tous les êtres.


V.

Parmi les êtres, les uns peuvent exister à part, les autres ne le peuvent pas : les premiers sont des substances ; ils sont, par conséquent, les causes

  1. « Aristote se sert de l’expression : hommes produits de la nature, pour qu’on ne confonde pas avec l’homme en soi [des Platoniciens]. Il fait allusion ici à ce qu’il avait exposé dans la Physique, à savoir que souvent il y a identité entre la cause efficiente et la cause formelle. » Alex. d’Aphr., Schol, p. 801 ; Sepulv., p. 288. Voyez aussi Phys. auscult., II, 1, Bekker, p. 192, 193.