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ne sont qu’une matière, la matière intégrante[1] de l’essence par excellence[2].

Les causes motrices ont la priorité d’existence sur les choses qu’elles produisent  ; les causes formelles sont contemporaines de ces choses. C’est quand l’homme est sain, que la santé existe ; et la figure de la sphère d’airain est contemporaine de la sphère d’airain.

Demandons-nous encore s’il subsiste quelque chose après la dissolution de l’ensemble. Pour certains êtres rien ne s’y oppose : l’âme, par exemple, est dans ce cas, non pas l’âme tout entière, mais l’intelligence, car pour l’âme entière cela est peut-être impossible.

Il est donc évident que dans tout ce que nous venons de voir il n’y a pas de raison pour admettre l’existence des idées. C’est un homme qui engendre un homme ; c’est l’individu qui engendre l’individu. Il en est de même pour les arts : c’est la médecine qui contient la notion de la santé.


IV.

Les causes et les principes sont différents pour les

  1. Ἡ τελευταία, la matière à laquelle retourne l’être après la destruction, ses éléments constitutifs, ce dont la réunion avec la forme le fait être ce qu’il est.
  2. Aristote appelle ici essence par excellence le composé de la matière et de la forme, l’individu, Socrate ou Callias. Tous les commentateurs sont unanimes sur ce point.