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traires et le repos, et la production et la destruction ; de sorte que ce qui devient périt, dans le cas où ce qui devient deviendrait encore, car il n’existe plus, ni à l’instant même de ce devenir, ni après ce devenir ; et ce qui périt doit être. Il faut en outre que ce qui devient, ainsi que ce qui change, ait une matière. Quel mouvement, quelle production aurait-elle donc, comme le corps sujet à des altérations, ou comme l’âme, une existence déterminée, et serait ce qui devient ? Et quel serait ce but du mouvement ? Le mouvement est le passage d’un sujet de tel état à tel autre état : le but du mouvement ne doit donc pas être un mouvement. Comment donc sera-t-il un mouvement ? L’enseignement ne saurait avoir pour but l’enseignement : il n’y a donc pas de production de production. Ainsi le mouvement ne s’opère ni dans l’essence, ni dans la relation, ni dans l’action et la passion. Reste alors qu’il s’opère dans la qualité, dans la quantité, dans le lieu, car dans chacune de ces catégories il y a contrariété.

J’appelle ici Qualité[1], non pas la qualité dans substance (car la différence serait, elle aussi, une qualité), mais la faculté d’être modifié, ce qui fait qu’un être est ou n’est pas susceptible d’être modifié.

L’Immobité[2], c’est ce qui ne peut absolument pas se mouvoir ; ce qui ne se met en mouvement qu’avec

  1. Ποιόν
  2. Ἀκίνητον.