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les relations n’est qu’un mouvement accidentel[1]. Il en est de même pour l’agent et l’être qui subit l’action, pour le moteur et l’être en mouvement, parce qu’il n’y a jamais mouvement de mouvement, ni production de production, ni, en un mot, changement de changement.

Il y aurait deux manières d’admettre un mouvement de mouvement. Ou bien se serait comme mouvement dans un sujet, au même titre que l’homme est en mouvement, parce que, de blanc qu’il était, il se change en noir. Ainsi le mouvement subirait lui- même réchauffement, le refroidissement, le changement de lieu, l’augmentation. Or, cela est impossible ; le changement ne peut pas être un sujet. Ou bien encore le mouvement de mouvement serait le changement qui opère le passage d’un sujet à un sujet d’espèce différente, comme le passage, pour l’homme, de la maladie à la santé. Mais cela même est impossible, sinon accidentellement. En effet, tout mouvement est le passage d’un état à un autre état ; la production et la destruction mêmes sont dans ce cas. Toutefois les changements qui sont le passage de tel état à tel état opposé ne sont pas toujours des mouvements. Supposons donc qu’il y a changement de la santé à la maladie, et en même temps passage de ce changement même à un autre changement.il est évident, sans doute,

  1. Il n’y a pas de changement de l’égal à l’inégal, comme le remarque avec raison St. Thomas, sans un changement dans la quantité ; du dissemblable au semblable, sans un changement dans la qualité ; du droit au gauche sans un changement de lieu, etc.