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de la quantité. Ces divers modes sont des êtres, ou bien à titre d’équivalents de la substance[1], ou bien en tant qu’unis à la substance, ou séparés d’elle[2], de même qu’on applique la qualification d’intelligible au non-intelligible. Mais, évidemment ces différents êtres ne sont point des équivalents de la substance, ne sont point êtres de la même manière. Il en est ici comme des diverses acceptions du mot médical[3] ; elles se rapportent à une seule et même chose, mais ne sont pas une seule et même chose, elles n’ont pas le même sens. Le mot médical peut s’appliquer à un corps, à une opération, à un vase, mais ce ne sera point au même titre ; il n’exprimera pas, dans tous les cas, une seule et même chose ; seulement ses différentes acceptions se rapportent à une même chose.

Quelque opinion du reste qu’on adopte à ce sujet, peu importe. Ce qu’il y a de bien évident, c’est que la définition première, la définition proprement dite, et la forme, appartiennent aux substances ; que néanmoins il y a définition et forme pour les autres objets, mais non plus définition première. Ces principes admis, il n’en résulte pas nécessairement que toute expression adéquate à la notion d’un objet est une définition. Cela n’est vrai que pour certains objets. Ce sera, par exemple, si l’objet est un, non pas un par continuité, comme l’Iliade, ni par un lien, mais un dans les véritables acceptions du mot[4] : l’unité s’entend d’autant

  1. ὁμωνύμως.
  2. Φάναι προστιθέντας, ἀφαιροῦντας.
  3. Voyez liv. IV, 2, t, I, p. 104.
  4. Voyez liv. V, 6, t. I, p.160 sqq.