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étaient les premières entre toutes les essences, alors la première de toutes les sciences, ce serait la physique. Mais s’il existe une autre nature, une substance indépendante et immobile, il faut bien que la science de cette nature soit une autre science, une science antérieure à la physique, une science universelle par son antériorité même.


VIII.

L’être en général s’entend de plusieurs manières, et d’abord comme être accidentel : parlons donc de l’être accidentel[1]. Il est de toute évidence qu’aucune des sciences que nous avons énumérées ne traite de l’accident. L’art de bâtir ne s’occupe nullement de ce qui peut arriver à ceux qui se serviront de la maison, de savoir, par exemple, si l’habitation de la maison leur sera désagréable ou leur fera plaisir. De même pour l’art du tisserand, pour celui du cordonnier, de même pour l’art culinaire. Chacune de ces sciences s’occupe uniquement de l’objet qui lui est propre, c’est-à-dire de son but propre ; aucune ne considère un être en tarit que musicien, en tant que grammairien. Des raisonnements comme celui-ci :

Un homme est musicien, il devient grammairien ;

  1. Voyez liv. VI, 2, 3, t.1, p. 214 sqq.