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traîne cette hypothèse, comme nous l’avons dit ; et ensuite parce que si tout est faux, on ne sera pas dans le vrai en affirmant que tout est faux ; enfin, parce que si tout est vrai, celui qui dira que tout est feux ne sera pas dans le faux.


VII.

Toute science s’occupe de la recherche de certains principes et de certaines causes, à l’occasion de chacun des objets dont elle embrasse la connaissance[1]. Ainsi font la médecine, la gymnastique, et les diverses autres sciences créatrices ; ainsi font les sciences mathématiques. Chacune d’elles se circonscrit en effet dans un genre déterminé, et traite uniquement de ce genre ; elle le considère comme une réalité et un être, sans toutefois l’examiner en tant qu’être. La science qui traite de l’être en tant qu’être est différente de toutes ces sciences, et en dehors d’elles.

Les sciences que nous venons de mentionner prennent chacune pour sujet dans chaque genre, l’essence, et tâchent de donner sur tout le reste des démonstrations, plus ou moins sujettes à exceptions, plus ou moins rigoureuses. Les unes admettent l’essence perçue par les sens ; les autres posent tout d’abord l’es-

  1. Voyez liv. VI, 1, t.1, p. 208 sqq.