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l’expression qui les désigne, s’ils ont un nom, doit signifier que tel être se trouve dans un autre être ; ou bien encore elle est une périphrase au lieu de l’expression simple : mais ces êtres n’ont ni définition, ni forme substantielle.

Toutefois la définition ne s’entendrait-elle pas aussi comme l’être, de différentes manières ? car l’être signifie ou bien la substance et la forme essentielle, ou bien encore chacun des attributs généraux, la quantité, la qualité, et tous les autres modes de ce genre. En effet, de même qu’il y a de l’être dans toutes ces choses, mais non pas au même titre, l’une étant un être premier, et les autres ne venant qu’à sa suite, de même aussi la définition convient proprement à la substance, et néanmoins s’applique, sous un point de vue, aux diverses catégories. Nous pouvons, par exemple, demander : Qu’est-ce que la qualité ? la qualité est donc un être, mais non absolument : il en est de la qualité comme du non-être dont quelques philosophes disent, pour pouvoir en parler, qu’il est, non pas qu’il est proprement, mais qu’il est le non-être[1].

Les recherches sur la définition de chaque être ne doivent pas dépasser les recherches sur la nature même de l’être. Ainsi donc, puisque nous savons de quoi il s’agit, nous savons aussi qu’il y a forme essentielle, d’abord et absolument pour les substances ; ensuite qu’il y a forme essentielle tout aussi bien qu’être dans les autres choses ; non point forme essentielle dans le sens absolu, mais forme de la qualité, forme

  1. Liv, V, 7, t. I, p. 167. — Liv. XII, 1.