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il en résulte que l’homme est identique au cheval ou à tout autre animal.

Il n’y a, disons-nous, aucune démonstration réelle de ces principes ; on peut cependant démontrer leur vérité à celui qui les attaque par de tels arguments. En interrogeant Héraclite lui-même dans ce sens, on l’eût bientôt réduit à accorder qu’il est complétement impossible que les affirmations opposées soient vraies en même temps, relativement aux mêmes êtres. C’est, on le voit, pour ne pas s’être entendu avec lui-même, qu’Héraclite embrassa cette opinion. Admettons, j’y consens, que son système soit vrai ; dès-lors son principe même ne sera pas vrai ; il ne sera pas vrai de dire que la même chose peut être et n’être pas en même temps. Car, de même qu’on est dans le vrai, en affirmant et en niant séparément chacune de ces deux choses, l’être et le non-être, de même on est dans le vrai en affirmant comme une seule proposition l’affirmation et la négation réunies, et en niant cette proposition totale considérée comme une seule affirmation. Enfin, si l’on ne peut rien affirmer avec vérité, on sera dans le faux en disant qu’aucune affirmation n’est vraie. Si l’on peut affirmer quelque chose, alors tombe de lui même le système de ceux qui repoussent les principes, et qui, par là, suppriment absolument toute discussion.