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non pas en tant qu’êtres. Mais nous avons dit que la science première est celle qui étudie les objets sous le rapport de l’être en tant qu’être, et non point sous quelque autre rapport. C’est pourquoi et la physique et les mathématiques ne doivent être regardées que comme des parties de la philosophie.


V.

Il y a un principe dans les êtres, relativement auquel on ne peut pas être dans le faux ; c’est nécessairement le contraire, je veux dire qu’on est toujours dans le vrai[1]. Voici ce principe : Il n’est pas possible que la même chose soit et ne soit pas en même temps ; et de même pour toutes les autres oppositions absolues. Il n’y a pas de démonstration réelle de ce principe ; cependant on peut réfuter celui qui le nie. En effet, il n’y a pas de principe plus certain que celui-là, duquel on puisse le déduire par le raisonnement, et il faudrait qu’il en fût ainsi pour qu’il y eût réellement démonstration. Mais si l’on veut démontrer à celui qui prétend que les propositions opposées sont également vraies, qu’il est dans le faux, il faudra prendre un objet qui soit identique à lui-même, comme ne pouvant pas être et n’être pas le même

  1. Voyez liv. IV, 3, t.1, p. 114 sq.