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IV[1].

Le mathématicien se servant des axiômes généraux, mais seulement dans son point de vue particulier, la philosophie première devra aussi étudier les principes des axiômes[2]. Cet axiôme, que, si de choses égales on retranche des quantités égales, les restes sont égaux, s’applique à toutes les quantités. La science mathématique accepte, il est vrai, ce principe, mais elle n’opère que sur quelques points particuliers de la matière qui en dépend, par exemple, sur les lignes, les angles, les nombres, ou tel autre mode de la quantité ; mais elle n’étudie pas ces êtres en tant qu’ils sont des êtres, mais seulement en tant que continus dans une seule direction, dans deux, dans trois. Au contraire, la philosophie ne s’occupe point des objets particuliers ou de leurs accidents ; elle étudie chacun de ces objets sous le rapport de l’être en tant qu’être.

Il en est pour la physique comme pour les mathématiques ; la physique étudie les accidents et les principes des êtres en tant qu’ils sont en mouvement, et

  1. Quelques éditeurs rattachent ce chapitre au précédent, et des deux n’en font qu’un seul : nous avons suivi la division la plus généralement adoptée.
  2. Voyez liv. IV, 3, t. I, p. 112 sqq.