Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ces mots se rapportent à une même chose. On donne le nom de médical et à la notion de la maladie et au scalpel, parce que l’une vient de la science médicale, et que l’autre est utile dans cette science. De même pour le sain : tel objet reçoit le nom de sain parce qu’il est l’indice de la santé, tel autre parce qu’il la produit ; et de même pour les choses analogues. De même enfin pour tous les autres modes de l’être. Chacun de ces modes est appelé être, ou parce qu’il est une qualité, un état de l’être en tant qu’être, ou parce qu’il est une disposition, un mouvement, ou quelqu’un des autres attributs de ce genre.

Toutes les acceptions de l’être peuvent se ramener à une seule acception commune ; toutes les contrariétés se peuvent ramener aux premières différences, aux contrariétés de l’être, soit qu’on regarde comme premières différences de l’être la pluralité et l’unité, la similitude et la dissimilitude, ou bien quelques autres différences : question que nous n’avons plus besoin d’examiner. Peu importe que l’on ramène les divers modes de l’être, à l’être ou à l’unité. Supposé même que l’unité et l’être ne soient pas identiques, mais différents, ils peuvent cependant se remplacer l’un l’autre : l’unité est, sous un point de vue, l’être, et l’être, l’unité[1].

Puisqu’une seule et même science embrasse tous les contraires, et que dans tous les contraires il y a privation, on pourrait se poser cette difficulté : Comment, dans certains cas, y a-t-il privation, y ayant un

  1. Voyez liv. V, 6,7, t. I, p. 160 sqq., et liv, X, passim.