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éternelle, la difficulté n’est pas moindre. Car, pourquoi, si le principe est éternel, ce qui provient du principe n’est-il pas éternel ? S’il est périssable, il a lui-même pour principe un autre principe, celui-ci un autre ; et l’on ira de la sorte jusqu’à l’infini.

Que si l’on admet pour principes l’unité et l’être, qui semblent être par excellence les principes immobiles, et si en même temps ni l’un ni l’autre de ces deux principes n’est un être déterminé, une essence, comment seront-ils séparés et en soi ? Or, tels sont les caractères que nous cherchons dans les principes éternels et premiers. Si, d’un autre côté, l’unité et l’être sont l’être déterminé et l’essence, dès-lors tous les êtres seront des essences ; car l’être se dit également de tous les êtres, et l’unité, d’un certain nombre. Or, prétendre que tous les êtres sont des essences, c’est être dans le faux.

De plus, comment peuvent être dans le vrai ceux qui disent que le premier principe, c’est l’unité, et qu’à ce titre l’unité est essence ; qui engendrent le premier nombre au moyen de l’unité et de la matière, et qui disent que ce nombre est la substance des êtres sensibles ? Comment, en effet, comprendre qu’il y ait unité dans la dyade et dans chacun des autres nombres composés ? Ils ne disent rien à ce sujet, et il ne leur serait pas facile de donner une explication satisfaisante.

Si l’on regarde comme principes les lignes, ou ce qui dépend des lignes, et j’entends par là les plans premiers, ce ne seront pas là des substances séparées ; ce ne seront que des sections, des divisions, les unes