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périssable existent l’un comme l’autre de toute nécessité dans les êtres.

Donc il y a une opposition entre les principes mêmes qui font, par leur relation avec les êtres, que tel est périssable, tel autre impérissable. Donc c’est génériquement que le périssable et l’impérissable diffèrent entre eux.

Il est évident d’après cela, qu’il ne peut pas y avoir d’idées, au sens où les admettent certains philosophes, car alors il y aurait l’homme périssable d’un côté, et de l’autre l’homme impérissable. On prétend que les idées sont de la même espèce que les êtres particuliers, et non pas seulement identiques par le nom. Or, il y a plus de distance entre les êtres qui diffèrent génériquement, qu’entre ceux qui diffèrent spécifiquement[1].


FIN DU LIVRE DIXIÈME.
  1. « Remarquons ici, dit St. Thomas dans son commentaire, que s’il est vrai, comme le démontre Aristote, que certains contraires ne produisent pas la différence spécifique, tandis que d’autres font différer les êtres même génériquement ; toutefois, il n’est pas de contraire qui ne produise la différence spécifique, sous un point de vue, et quelques-uns aussi la différence générique. Tous les contraires font différer les êtres spécifiquement, si l’on particularise, si l’on fait la comparaison des contraires dans quelque genre déterminé. Le blanc et le noir ne font pas différer d’espèce dans le genre animal ; mais dans le genre de la couleur, ils font différer spécifiquement. Le masculin et le féminin font différer spécifiquement, sous le point de vue du sexe, etc. » D. Thom. Aq., t. IV, fol. 137, a.