Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VIII.

La différence d’espèce est la différence d’une chose avec une autre chose, dans quelque chose qui doit être commun à toutes les deux. Ainsi, si un animal diffère d’espèce avec un autre être, les deux êtres sont des animaux. Il faut donc que les êtres dont l’espèce diffère soient de même genre ; car j’appelle genre, ce qui constitue l’unité et l’identité de deux êtres, sauf les différences essentielles ; soit qu’il existe à titre de matière ou autrement. Non-seulement, en effet, il faut qu’il y ait entre les deux êtres communauté générique ; non-seulement ils doivent être deux animaux, mais il faut que l’animal soit différent dans chacun de ces deux êtres ; l’un, par exemple, sera un cheval, l’autre un homme. Par conséquent, c’est le genre commun aux êtres différents qui se diversifie en espèces ; il doit être à la fois et essentiellement tel animal et tel autre animal : il y a en lui le chevalet l’homme, par exemple. La différence dont il s’agit est donc nécessairement une variété du genre ; car j’appelle variété la différence du genre qui produit la différence des espèces du genre.

La différence d’espèce serait alors une contrariété, mais l’induction peut justifier cette conséquence : c’est en les opposant qu’on sépare les êtres ; et d’ailleurs