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à ceux-là[1]) ? Comment l’égal est-il opposé au grand et au petit ? Dans toute interrogation à deux termes[2], nous opposons toujours deux choses ; ainsi : Est-ce blanc ou noir ? Est-ce blanc ou non-blanc ? Mais nous ne disons pas : Est-il homme ou blanc, sinon dans une hypothèse particulière, quand nous demandons, par exemple : Lequel des deux est venu ? Cléon ou Socrate ? Lorsqu’il s’agit de genres différents, l’interrogation n’est pas de même nature ; ce n’est point nécessairement l’un ou l’autre ; ici même si l’on a pu s’exprimer de la sorte, c’est qu’il y avait contrariété dans l’hypothèse ; car les contraires seuls ne peuvent pas exister en même temps, et c’est là la supposition que l’on fait ici quand on demande : Lequel des deux est venu ? S’il était possible qu’ils fussent venus en même temps, la question serait ridicule. Et cependant, même dans ce dernier cas, il y aurait encore opposition, opposition de l’unité et de la pluralité ; par exemple : Sont-ils venus tous deux, ou bien un seul des deux est-il venu ?

Si l’interrogation à deux termes est toujours relative aux contraires, comme on fait l’interrogation relativement au plus grand, au plus petit, et à l’égal, comment alors l’égal serait-il opposé au plus grand et au plus petit ? Il ne peut pas être seulement le contraire de l’un des deux ; il ne peut pas l’être non plus de tous

  1. Cette parenthèse est négligée par les traducteurs latins, le traducteur allemand, et les nouveaux éditeurs, comme une répétition inutile des derniers mots du chapitre précédent.
  2. Τὸ πότερον.