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Protagoras prétend que l’homme est la mesure de toutes choses[1]. Par là, sans doute, il entend l’homme qui sait, ou l’homme qui sent ; c’est-à-dire l’homme qui a la science, et l’homme qui a la connaissance sensible. Or, nous admettons que ce sont là des mesures des objets. Il n’y a donc rien de si merveilleux[2] dans l’opinion de Protagoras ; mais toutefois sa proposition n’est pas dénuée de sens.

Nous avons montré que l’unité (en donnant à ce mot sa signification propre), est la mesure par excellence, qu’elle est avant tout la mesure de la quantité, qu’elle est ensuite celle de la qualité. L’indivisible sous le rapport de la quantité, l’indivisible sous le rapport de la qualité, voilà dans l’un et l’autre cas ce qui constitue l’unité. L’unité est, par conséquent, indivisible, ou absolument indivisible, ou en tant qu’unité.

II.

Il faut se demander quelle est l’essence, quelle est

  1. Voyez liv. IV, 5, t.1, p. 126 sqq.
  2. Οὐθὲν περιττόν.