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MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE.

sieurs manières. Mais ces modes nombreux peuvent se réduire en somme à quatre modes principaux qui embrassent tout ce qui est un primitivement et en soi, et non accidentellement. Il y a d’abord la continuité, continuité pure et simple, ou bien et surtout continuité naturelle, et qui n’est pas seulement le résultat d’un contact ou d’un lien. Et parmi les êtres continus, ceux-là ont plus d’unité, et une unité antérieure, dont le mouvement est plus indivisible et plus simple. Il y a aussi unité, et plus encore, dans l’ensemble, dans ce qui a une figure et une forme ; surtout si l’ensemble est un produit naturel, et non pas, comme dans les choses qui sont unies par la colle, par un clou, par un lien, le résultat de la violence : un tel ensemble porte en lui la cause de sa continuité ; et cette cause c’est que son mouvement est un, indivisible dans l’espace et dans le temps. Il est donc évident que s’il y a quelque chose qui ait, par sa nature, le premier principe du mouvement premier, et par mouvement premier j’entends le mouvement circulaire[1], cette chose est l’unité primitive de grandeur. L’unité dont nous parlons est donc ou bien la continuité, ou

    de la Métaphysique. Aristote désigne nominativement ce livre : Ἐν τοῖς περὶ τοῦ ποσαχῶς, et ne se contente pas de la simple expression, nous avons dit, εἴρηται, comme il fait d’ordinaire ; expression qui pourrait à la rigueur s’appliquer à un traité différent de la Métaphysique. Il est plus explicite, il précise davantage : nous avons dit précédemment, εἴρηται πρότερον. Comment Aristote aurait-il pu se servir du mot précédemment, si le cinquième livre était, ainsi qu’on l’a prétendu, un traité séparé de la Métaphysique ?

  1. Φορᾶς κυκλοφορίαν.