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inscrit. Il est donc clair que c’est par la réduction à l’acte qu’on découvre ce qu’il y a dans la puissance ; et la cause en est que l’actualité c’est la conception même. Donc c’est de l’acte que se déduit la puissance ; donc aussi c’est par l’acte qu’on connaît. Quant à l’actualité numérique, elle est postérieure à la puissance, dans l’ordre de production.


X..

L’être et le non-être se prennent sous diverses acceptions. Il y a l’être selon les diverses formes des catégories ; puis l’être en puissance ou l’être en acte des catégories ; il y a les contraires de ces êtres. Mais l’être proprement dit, c’est surtout le vrai, le non-être c’est le faux[1]. La réunion ou la séparation, voilà ce qui constitue la vérité ou la fausseté des choses. Celui-là par conséquent est dans le vrai, qui pense que ce qui réellement est séparé, est séparé, que ce qui réellement est réuni, est réuni. Mais celui-là est dans le faux, qui pense le contraire de ce que dans telle circonstance sont ou ne sont pas les choses. Par conséquent tout ce qu’on dit est ou vrai, ou faux, car il faut qu’on réfléchisse à ce qu’on dit. Ce n’est pas parce que nous pensons que tu es blanc, que tu es blanc en effet ; c’est

  1. Voyez liv. V, 29, t. I. p. 203 sqq.