Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE.

IV.

Si le possible est, comme nous l’avons dit, ce qui passe à l’acte, évidemment il n’est pas vrai de dire : Telle chose est possible, mais elle ne sera pas. Autrement le caractère de l’impossible nous échappe. Dire par exemple : Le rapport de la diagonale au côté du carré peut être mesuré, mais il ne sera pas mesuré, ce n’est pas tenir compte de l’impossibilité. Rien n’empêche, prétendra-t-on, qu’il n’y ait pour une chose qui n’est pas ou ne sera pas, possibilité d’être ou d’avoir été. Mais admettre cette proposition, supposer que ce qui n’est pas, mais est possible, est réellement ou a été, c’est admettre qu’il n’y a rien d’impossible. Or, il y a des choses impossibles : il est impossible de mesurer le rapport de la diagonale au côté du carré. Il n’y a pas identité entre le faux et l’impossible : il est faux que tu sois debout maintenant, mais cela n’est pas impossible.

Il est évident d’ailleurs que si A existant entraîne nécessairement l’existence de B, A pouvant exister, nécessairement B peut exister aussi. Car si l’existence de B n’est pas nécessairement possible, rien n’empêche que son existence ne soit pas possible. Soit donc A possible : dans le cas de la possibilité de l’existence de A, admettre que A existe n’entraîne aucune impossibilité. Or, dans ce cas B existe nécessairement.