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aussi, doivent donc avoir surtout pour but, pour but premier, unique en quelque sorte, d’examiner ce que c’est que l’être, envisagé sous ce point de vue.

II.

L’existence de la substance semble[1] manifeste surtout dans les corps ; aussi appelons-nous substances les animaux, les plantes, et les parties des plantes et des animaux, ainsi que les corps physiques, tels que le feu, l’eau, la terre, et chacun des êtres de ce genre, et leurs parties, et ce qui provient d’une de leurs parties, ou de leur ensemble comme le ciel ; enfin les parties du ciel, les astres, la lune, le soleil. Sont-ce là les seules substances ? y en a-t-il d’autres encore ; ou bien aucune de celles-ci n’est-elle substance, et ce titre appartient-il à d’autres êtres ? c’est ce qu’il faut examiner.

Quelques-uns pensent que les limites du corps, comme la surface, la ligne, le point, et avec elle la monade, sont des substances, bien plus substances

  1. Δοϰεῖ. Ce n’est pas un doute personnel que le philosophe a voulu exprimer, en se servant de ce mot. Alexandre d’Aphrodisée le remarque avec raison. Schol., p. 740 ; Sepulv., p. 182. Mais tant qu’Aristote n’a pas établi d’une manière scientifique les caractères de la substance sensible, il lui est permis de ne pas affirmer positivement qu’elle est une substance.