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sique[1]. Elle est, du reste, facile à établir. Pour que le mouvement soit possible, il faut qu’il y ait une cause, un moteur. Si ce moteur est lui-même en mouvement, Ce n’est pas en tant que moteur ; car si l’on suppose un être qui se meut lui-même, on pourra toujours considérer en lui deux choses bien distinctes, le mouvement et sa cause, et, en tant que cause, il sera immobile. Mais il n’est pas même possible de scinder ainsi le premier moteur, de l’admettre d’une part comme immobile, de l’autre comme possédant un mouvement propre, quelle que soit la simplicité de ce mouvement. L’essence de Dieu est l’actualité pure, et, en tant qu’acte, il ne peut être en mouvement. Le mouvement n’est qu’un acte imparfait ; il suppose d’un côté une puissance, de l’autre un but, et rien en Dieu n’est à l’état de puissance ; la puissance et le but se confondent en lui dans une actualité absolue. Il n’est susceptible d’aucun changement, de quelque nature que ce soit, et, sous ce rapport, il est vrai de dire qu’il est nécessaire, mais nécessaire à titre de cause finale et de bien.

On peut établir a priori l’unité de Dieu, en s’appuyant sur les données de la raison, qui ne peut concevoir deux infinis. Elle peut aussi se déduire de l’observation, de l’examen de l’univers et des phénomènes dont il est le théâtre. Aristote néglige la première de ces deux méthodes, qui est certainement la plus sûre, qui seule peut donner une parfaite évidence. La preuve a priori se trouve bien implicitement comprise dans la plupart de ses opinions sur la divinité ; mais elle

  1. Cette démonstration se trouvait déjà dans la Physique.