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place à côté de ἀλλοφρ., serait alors un souvenir du vers que nous avons cité :

Ἕκτορα δ’ ἐν πεδίῳ ἴδε κείμενον.

On s’étonnera sans doute que ni Alexandre, ni Asclépius, ni Philopon ne se soient aperçu de l’erreur, que personne encore ne l’ait notée. Mais les commentateurs des philosophes lisent peu ou lisent mal les poètes. Il faut dire aussi que les commentateurs des poètes sont médiocrement curieux de philosophie. Eustathe ignore et la citation d’Aristote, et sa digression sur ἀλλοφρονέοντα. À deux fois différentes Eustathe disserte longuement sur cette expression, car elle se trouve aussi une fois dans l’Odyssée : ἀλλ’ ἥμην ἀλλοφρονέων, Κ, X, 374, et il ne fait aucune mention du passage de la Métaphysique. Quant à l’hypothèse de la disparition d’un vers du texte de l’Iliade, on ne saurait la soutenir. Tout nous prouve que le texte d’Homère n’a pas changé depuis le temps des Pisistratides. Aristophane, Aristarque eux-mêmes n’ont rien retranché ; ils ont seulement noté les vers dont l’authenticité leur paraissait douteuse. Or, ce n’est que dans ces travaux de révision qu’un vers aurait pu disparaître.